Création 2025/2026
DEBOUT
Autrices Clara-Luce Pueyo
Catherine Benhamou
Gerty Dambury
Jessica Roumeur
Lucie Vérot Solaure
MarDi (Marie Dilasser)
Mariette Navarro
Marine Bachelot Nguyen
Mise en scène Frédérique Mingant
Delphine Battour
Inteprétation Hélène Bertrand
Marina Monmirel
(distribution en cours)
Scénographie/vidéo Julie Pareau
Recherches historiques et
conception des commandes Delphine Battour
Frédérique Mingant
Noëlle Keruzoré
Assistanat à la mise en scène Julie Flippe
Production Cie 13/10è en Ut
Coproduction et partenaires La Paillette, Rennes / Le Grand Cordel-MJC, Rennes / Le service culturel de l’université Rennes 2 / Centre culturel Agora, Le Rheu / Les Tombées de la Nuit, Rennes / L’ADEC-Maison du théâtre amateur, Rennes / Les Archives Municipales de Rennes / Les Archives départementales d’Ille et Vilaine / L’association Histoire du Féminisme à Rennes / Médiathèque L’Autre Lieu, Le Rheu / Lycée Théodore Monod, Le Rheu / Collège Échange, Rennes
Avec le soutien de La Ville de Rennes et Rennes Métropole / Le Département d'Ille-et-Vilaine / La DRAC Bretagne au titre de l'EAC / Le Conseil Régional de Bretagne égalité femmes-hommes
LE PROJET
DEBOUT a pour sujet les luttes pour les droits des femmes dans les années 1970, une période de grande effervescence qui a permis d’importantes avancées légales et sociétales dont la légalisation de la contraception et de l’avortement. De nombreuses autres questions liées aux femmes ont également été mises en lumière, à la faveur de cette poussée pour l’avortement : l’égalité femmes/hommes dans le monde du travail ou dans la vie privée, le choix de sa sexualité, la criminalisation du viol, les spécificités de la situation des femmes racisées. C’est sur cette période profuse que DEBOUT se propose de revenir.
Ni nostalgie ni didactisme dans ce choix, mais le désir de raconter, de mettre en histoire et en Histoire, de créer des récits. De mettre en écho, aussi. L’élan #MeToo, impulsé en 2017 et qui ne cesse de s’amplifier, a rendu la question des violences sexistes et sexuelles centrale et incontournable. Elle est un point de convergence, un lieu de ralliement, comme l’avait été en son temps le combat pour l’avortement : une lutte qui rassemble, bouscule les évidences, implique que l’on se parle et que l’on agisse, permet, dans son sillage, de rendre audibles d’autres sujets qui ne parvenaient pas à l’être. D’un mouvement de société l’autre : la gémellité de ces deux périodes est palpable, au point qu’elle donne envie de reparcourir ce qui s’est joué pour ces femmes des années 70, et lire les enjeux présents à l’aune de leurs tentatives et de leurs avancées.
PAYSAGE D'UNE DÉCENNIE
Le souhait des metteuses en scène a été dès le début de raconter la diversité des luttes, et non d’approfondir l’une d’entre elles. C’est pourquoi, elles ont fait le choix de passer huit commandes d’écriture de pièces courtes (15 minutes) à huit autrices, sur huit sujets ayant trait à la période sous des angles différents. Une façon de raconter cette période riche de notre histoire tout en mettant en avant la diversité et la richesse des formes d’écriture théâtrale d’aujourd’hui. Ainsi :
Catherine Benhamou a écrit sur la question du viol,
Clara-Luce Pueyo a écrit sur les avortements à l’étranger,
Gerty Dambury a écrit sur la Coordination des femmes noires,
Jessica Roumeur a écrit sur les librairies,
Lucie Vérot Solaure a écrit sur la légalisation de la contraception,
MarDi (Marie Dilasser) a écrit sur le rassemblement des lesbiennes,
Mariette Navarro a écrit sur les avortements illégaux,
Marine Bachelot Nguyen a écrit sur les ouvrières de l’usine LIP.
Leurs pièces (telle était la consigne) se passent toutes dans les années 70 et proposent chacune une brève incursion dans un temps autre, à la fois passé et fictionné, dans la petite et la grande h/Histoire de l’égalité femmes-hommes.
La disposition d’esprit de DEBOUT n’est pas celle de l’arpentage mais bien plutôt celle du survol, avec l’envie de sentir les tressaillements, les émergences, les prises de conscience ou les obstinations d’une période. Apercevoir les points saillants, humer l’air, être en piquée par moments, et puis reprendre de la hauteur. Chaque pièce comme un moment de piquée – ou de plongée. Un moment d’immersion. Faire dialoguer les pièces entre elles, les dimensions entre elles, les problématiques entre elles. Appréhender peut-être, chemin faisant, la complexité et le foisonnement d’une période.
SE METTRE EN MOUVEMENT
À travers le frottement d’univers parallèles et disjoints, de prises de conscience, de revendications nouvelles ou sans cesse réitérées, ce qui est exploré, c’est la mécanique d’un mouvement de société par celles et ceux qui les font, c’est-à-dire l’ensemble des anonymes qui, pour des raisons diverses, se mettent en action. Qu’est-ce qui fait mouvement ? Comment on se met en mouvement ? Comment on fait groupe (ou pas) ? Comment on fait masse (ou pas) ? Agit-on par conviction ? ou pour venir en aide ? ou parce qu’il n’y a plus d’autre choix possible ? À travers ces luttes pour les droits des femmes, ce sont ces ressorts que chacun des textes des autrices interrogent. Dans leurs pièces, les femmes s’appellent Monique, ou Rose-Marie, ou Brigitte, parfois elles n’ont même pas de nom. Elles sont ces pensées qui basculent et tentent vers plus d’équité.
D’un mouvement l’autre. « Debout ! » scandaient en 1971 les femmes du tout jeune MLF, dans cette chanson de manifestation devenue emblématique. « Désormais on se lève et on se casse » déclare en 2020 la romancière Virginie Despentes, en écho direct à la sortie remarquée d’Adèle Haenel lors de la cérémonie des César cette même année. Se lever, être debout, impliquer son corps, se mettre en mouvement, se rendre compte alors de ce qui change, de ce que ça change, un corps en mouvement, de ce que ça déplace, à commencer peut-être par le point de vue. Le sien souvent, celui d’une société parfois.